Chapitre 1 : Introduction
La macroéconomie est une discipline scientifique d’analyse d’économie d’un pays d’un point de vue global. La macroéconomie est une discipline jeune, qui s’est constituée petit à petit et qui continue d’évoluer. Un agrégat est une variable d’intérêt.
1. Historique
La macroéconomie est née dans les années 30 avec John Maynard Keynes (1883-1946) et sa « Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie (1936) ».
1) La théorie néo-classique
Adam Smith avec sa « Richesse des nations (1776) » est un des premier macro économiste. Le terme est fondé en 1933 par Ragnar Frisch. Le courant néo-classique considère que les marchés aboutissent spontanément à l’optimum et qu’il faut donc laisser faire. Les fluctuations conjoncturelles sont normales. A l’opposé, les économistes marxistes pensent que l’économie de marché est vouée à l’effondrement et ils vont gérer une économie planifiée. La crise de 1929 amène un bouleversement de la pensée économique.
2) La théorie keynésienne
Elle s’intéresse à des agrégats et à des comportements globaux. L’équilibre se définit en terme de flux. La théorie se concentre sur le niveau d’activité, car le plein-emploi n’est pas un état normal. Les politiques économiques sont susceptibles d’influencer le niveau d’activité et d’atténuer les fluctuations conjoncturelles. C’est une politique budgétaire.
3) La synthèse néoclassique
Paul Samuelson établit un consensus scientifique basé sur les idées keynésiennes traduites et formalisées et complétées par des relations issues de la théorie néoclassique et de travaux statistiques.
4) La critique monétariste
Milton Friedman souligne l’efficacité de la politique monétaire comme instrument de politique économique, s’oppose à l’arbitrage entre chômage et inflation, et rejette les tentatives de limiter les fluctuations par la politique économique car les connaissances sont imparfaites et la réaction est en retard.
5) Les nouveaux classiques
Robert Lucas s’oppose à l’interventionnisme keynésien et critique le manque de fondements microéconomiques. Il bâtit les analyses macroéconomiques sur l’hypothèse d’anticipations rationnelles, les agents anticipent la politique économique et s’y adaptent immédiatement. La nouvelle économie classique, avec leur théorie des cycles réels, s’oppose à la nouvelle économique keynésienne.
2. Le but de la macroéconomie
L’économie politique a pour but de conseiller les décisions des gouvernements. La démarche positive explique les phénomènes économiques, tandis que la démarche normative formule des recommandations. Un modèle est l’expression d’une théorie sous la forme d’un ensemble d’hypothèses qui relie des variables jugées pertinentes entre elles. La variable endogène est expliquée par une variable exogène et un paramètre. La contrainte de bouclage impose de tenir compte du fonctionnement et des interactions de tous les marchés qui constituent le modèle.
3. Les principaux agrégats
Les agrégats font partie du carré magique de la politique économique, composé de la croissance, du plein-emploi, de la stabilité des prix et de l’équilibre externe. Un flux est une variable qui se mesure sur un intervalle de temps. Un stock est une variable qui se mesure à un instant donné. FLUX = ∆STOCK.
1) La mesure du revenu
Le produit intérieur brut, PIB, est la valeur monétaire de l’ensemble des biens et services finaux produits sur le territoire d’un pays pendant une période donnée. Le PIB/habitant facilite les interprétations. Le PIB se calcule de 3 façons :
- optique de la production : PIB = ∑ valeurs ajoutées. La valeur ajoutée d’un bien est la différence entre la valeur du bien ou service et la valeur des biens intermédiaires nécessaires pour le produire.
- optique de la dépense : PIB = ∑ demandes finales. La demande finale est la somme de la consommation, des investissements, des dépenses publiques, de la variation de stock et des exportations moins les importations. PIB = DF = C + I + G + ∆stock + NX
- optique des revenus : PIB = ∑ revenus des facteurs. Le revenu des facteurs est la somme des salaires versés par les unités résidentes, les excès bruts d’exploitation des unités résidentes et des impôts sur la production moins les subventions d’exploitation.
Le PIB coût des facteurs = PIB au prix du marché – impôts directs + subventions ; il est insensible aux variations des prélèvements et subventions publics.
L’identité comptable fondamentale :
- en économie fermée et sans Etat
Y = C + I S = I
S = Y - C
- en économie ouverte et avec Etat
Y = C + I + G + NX (S – I) + (T – G) = NX
Capacité de financement privé et public = solde de la balance commerciale
S = Y – C – T
Des déficits jumeaux sont la somme du déficit budgétaire et du déficit commercial.
Le PIB réel est la production de biens et services valorisée aux prix de l’année de base. PIB réel t = ∑ Pt-1 . Qt
Le taux de croissance = (PIB réel t – PIB réel t-1).100 / PIB réel t-1
Le déflateur du PIB = PIB nominal / PIB réel ; il mesure l’inflation.
Pour convertir deux PIB dans une unité commune, on utilise un taux de change. Pour calculer tous les PIB, on utilise une moyenne internationale des prix. Cela respecte la parité pouvoir d’achat (PPA).
L’OCDE distingue les pays à revenu élevé, élevé moyen, moyen bas et bas.
Le produit national brut, PNB, est la valeur monétaire de l’ensemble des biens et services finaux produits par les facteurs de production nationaux pendant une période donnée. Le revenu national brut (=PNB) est la somme du PIB, des revenus perçus dans le reste du monde par des facteurs de production nationaux moins les revenus versés aux facteurs de production du reste du monde.
Le produit intérieur net, PIN, ou revenu national, est la différence entre le PIB et les amortissements, vieillissement et usage du stock de capital.
Inconvénients : Le PIB/hab. est une moyenne qui peut cacher des disparités importantes au sein de la population. Le PIB ne prend pas en compte la pollution. Le PIB ne tient pas compte de l’augmentation du temps de loisir et de la diminution du temps de travail. Le PIB ne tient pas compte de l’utilisation des ressources naturelles qui peuvent s’épuiser.
L’indice de développement humain, IDH, est un indice qui dépend du revenu par habitant, de la décroissance de l’utilité marginale du revenu, de l’espérance de vie, du taux d’alphabétisation et du taux de scolarisation. Il existe une relation entre IDH et PIBppa/hab.
2) L’inflation
La banque centrale européenne a décrété un taux d’inflation inférieur à 2% par an. Il existe 2 façons de le calculer :
- Indice des prix à la consommation (IPC)
Pour l’établir, on définit le panier du consommateur moyen, on calcule le prix de ce panier de biens à intervalle régulier et on calcule l’indice des prix en rapportant le prix courant du panier à celui d’une année de base.
Le taux d’inflation est le taux de variation de l’IPC sur une période donnée.
Inconvénients : problème de substitution, problème des biens nouveaux, problème de l’évolution de la qualité des biens, problème de surestimation (effet Boskin).
La méthode des prix hédoniques consiste à corriger l’augmentation de la qualité des biens, en tenant compte de ce que les consommateurs sont prêts à payer pour l’écart de qualité.
- Déflateur du PIB
Avantage : il intègre le prix des commandes publiques, il s’adapte en permanence.
Inconvénient : il n’intègre pas le prix des biens importés.
3) Le chômage
Les adultes sont divisés entre ceux qui ont une activité rémunérée, ceux qui n’ont pas d’activité rémunérée et les inactifs. La population active regroupe les personnes qui occupent un emploi et les chômeurs.
Le taux de chômage = nombre de chômeurs / population active . 100
Le taux d’activité = population active / population adulte . 100
Un chômeur au sens du bureau international du travail (BIT) est toute personne en âge de travailler (15 ans et plus), sans emploi (pas avoir travailler durant 1 semaine), immédiatement disponible (pouvoir prendre un emploi dans les 15 jours), et à la recherche d’un emploi ou en ayant trouvé un qui commence ultérieurement.
Chapitre 2 : La croissance
La croissance est l’augmentation pendant une période longue du produit potentiel, soit des capacités de production d’un pays. C’est un phénomène récent. La croissance n’est pas universelle. Ni la croissance, ni la richesse ne sont éternelles. Intuitivement, la croissance s’explique par une plus grande quantité de moyens de production ou par le progrès technique.
1. Introduction
David Ricardo crée la première théorie de la croissance fondée sur l’accumulation de capital. Robert Solow propose une théorie formalisée de la croissance qui repose sur l’accumulation de capital et aboutit à un état stationnaire à cause de l’existence de rendements décroissants.
2. Les hypothèses du modèle de Solow
1) La fonction de production agrégée ou globale
Le fonctionnement de l’économie peut être résumé par une fonction de production. Dans cette économie fermée, deux facteurs de production entre en compte : le travail (L) et le capital (K). => Y = F(K,L).
La fonction de production est déterminée par l’état de la technologie.
La productivité marginale des deux facteurs de production est positive. La fonction de production admet des rendements d’échelle constants. La fonction de production est homogène de degré un. => aY = F(aK,aL).
La fonction de production admet des rendements factoriels décroissants.
=> y = Y/L = F(k,l) = f(k)
2) L’accumulation de capital
L’investissement permet l’accumulation du capital.
La fonction d’épargne : S = s.Y = I
Le stock de capital est constitué des investissements passés. L’investissement d’une année vient s’ajouter au stock de capital initial. Les amortissements sont la dépréciation
3. La relation entre la croissance et l’épargne
1) A l’état stationnaire
La croissance étant nulle, l’épargne ne peut pas avoir d’effet sur la croissance. L’augmentation du taux d’épargne se traduit par le passage à un nouvel état stationnaire et par une augmentation du stock de capital et de la production. Deux économies convergeront vers le même revenu si elles ont le même taux d’épargne ; c’est la convergence conditionnelle. La consommation est soumise aux variations du taux d’épargne, à l’augmentation de la production qui augmente le revenu et à une augmentation de la part du revenu consacré à l’épargne et l’investissement. L’augmentation du taux d’épargne sur la consommation aura un effet positif si le taux d’épargne initial est faible. La règle d’or d’accumulation du capital existe lorsqu’on connaît le taux d’épargne qui maximise la consommation.
2) En dehors de l’état stationnaire
L’accumulation de capital déterminant la croissance, l’économie qui épargnera le plus croîtra plus vite. Une augmentation définitive du taux d’épargne ne provoque qu’une croissance temporaire. Les clubs de convergence sont des groupes de pays qui ne suivent pas le modèle de convergence.
Chapitre 3 : Le rôle du progrès technique
1. Introduction
Adam Smith définit le progrès comme étant tout ce qui permet d’améliorer le bien-être des consommateurs. Le progrès a pour conséquence la réduction du temps de travail et une augmentation du choix offert aux consommateurs.
2. Le résidu de Solow
=> Y = A F(K,L)
La productivité globale des facteurs ou productivité totale des facteurs (PTF) existe lorsque le progrès vient augmenter la productivité des autres facteurs de production. La croissance du PTF repose sur la fonction de production et les rendements d’échelle constant. Le résidu de Solow est la part de la productivité dans la croissance que l’évolution des autres facteurs de production ne peut expliquer. L’économie est parfaitement concurrentielle. L’équation fondamentale de décomposition de la croissance est : gy = αK.gK + (1 – αK).gL + gPTF où 0 < αK = rK/Y < 1, αK ≈ 0,3
gPTF = gy - αK.gK - (1 – αK).gL = Résidu
Le progrès technique est responsable d’une part très importante de la croissance. Les économies initialement plus pauvres connaissent un taux de croissance de leur productivité plus rapide.
3. Le progrès technique dans le modèle de Solow
Les effets du progrès techniques sont assimilés à ceux de la croissance. L’innovation augmente la production et affecte la fonction d’épargne. Le stock de capital par travailleur a augmenté à l’état stationnaire. Le progrès technique de façon systématique n’affecte plus à présent que le travail. => Y = F(K,AL) car soit le progrès technique réduit le nombre de travailleurs nécessaires pour produire une quantité donnée ; soit le progrès augmente la production des travailleurs (AL est la quantité de travail effectif). A augmente à un taux exogène constant gA. A l’état stationnaire, le modèle de Solow sans progrès technique est un cas particulier du modèle avec progrès technique. En amont de l’état stationnaire, le taux de croissance s’explique par l’accumulation de capital et par le progrès technique.
4. La recherche et développement
Joseph Aloïs Schumpeter crée les intuitions fondamentales sur lesquelles repose l’analyse économique de la recherche et de l’innovation soit en inventant de nouveaux produits, soit en mettant au point de nouveaux procédés. L’innovation est le résultat d’investissements.
Les investissements dans la recherche et développement sont motivés par la perspective d’un rendement. Ces nouveaux procédés et produits vont créer une position de monopole temporaire, augmentant les profits. La concurrence pour le monopole amène une continuation à l’innovation. Souvent, l’innovation consiste en une connaissance nouvelle qui a les caractéristiques d’un bien public : les consommations ne sont pas rivales ; il est difficile d’exclure une entreprise de l’utilisation d’une connaissance (ingénierie à rebours). Au cours du processus de diffusion, la rente de monopole s’érode peu à peu. La protection de la propriété intellectuelle a u effet direct sur l’innovation et sur la croissance.
La fécondité du processus de recherche se définit comme la façon dont les investissements en recherche et développement vont se traduire par des innovations ; elle mesure le rendement des investissements en recherche et développement. Le rendement de la recherche est difficile à déterminer. La recherche fondamentale développe des théories générales et abstraites, tandis que la recherche appliquée utilise la recherche fondamentale pour développer de nouveaux usages. L’impact de la culture sur le progrès est à utiliser avec prudence.
Le caractère cumulatif des connaissances est l’accumulation de connaissances sur base d’un stock de connaissances initiales. Une économie plus riche au départ croîtra plus vite (phénomène de divergence). => Théorie de la croissance endogène. Le revenu augmente l’innovation qui augmente la croissance de la production qui augmente le revenu,…. Mais cet effet existe à contre sens, c’est la trappe à la pauvreté où les pays pauvres sont pauvres parce qu’ils sont pauvres.
Chapitre 4 : Le marché des biens
1. Les fluctuations
Les fluctuations sont des variations de la croissance autour de sa tendance de long terme. Dans ces fluctuations se trouvent des variations saisonnières, des fluctuations qui se répètent d’année en année. A court terme, les prix sont rigides et la production peut être inférieure à son niveau potentiel. Le taux d’utilisation des capacités (TUC) est une mesure de l’utilisation du potentiel productif d’une économie.
2. Introduction
A court terme et dans une économie fermée, il faut intégrer la possibilité de surproduction à la demande de biens et y spécifier les fonctions de comportements de ses composantes.
3. Les composantes de la demande globale
1) La consommation
- Théorie keynésienne
La loi psychologique fondamentale de Keynes cite que l’accroissement du revenu entraîne un accroissement de la consommation non proportionnelle à l’accroissement du revenu.
C = c.Y + C0 où C0 mesure la consommation incompressible, soit la consommation si le revenu est nul. c = ∂C/∂Y = PmC soit la propension marginale à consommer. 0<c<1 et c ≈ 0,8. La propension moyenne à consommer est une fonction décroissante du revenu. PMC = C/Y = c + C0/Y => S = (1 – c).Yd – C0 où Yd = Y – T
- Théorie classique
La décision de consommer repose sur un arbitrage entre consommation présente et future et dépendra du revenu courant, des revenus futurs et du taux d’intérêt. La consommation est indépendante du taux d’intérêt par opposition entre l’effet de revenu et l’effet de substitution.
Milton Friedman émet l’hypothèse du revenu permanent. Il distingue le revenu permanent (YP), revenu que le consommateur peut anticiper, et le revenu transitoire (YT), revenu accidentel. Y = YP + YT => C = k.YP
Franco Modigliani émet l’hypothèse du cycle de vie où pendant la jeunesse, C puis C>Y ; pendant la période d’activité, Y>C ; et pendant la retraite, C. Il existe une relation entre la structure démographique d’un pays et son taux d’épargne. Les fluctuations du revenu de court terme n’ont qu’une importance secondaire dans la détermination de la consommation. La relation entre le revenu courant et la consommation courante est à la base de théories : - la contrainte budgétaire inter temporelle est la somme actualisée des revenus futurs, entraînant un accès illimité au crédit. Les consommateurs se voyant refuser des prêts subissent une contrainte de liquidité. Ces consommateurs rationnés dépendent de leur revenu courant. – La théorie du revenu permanent et la théorie du cycle de vie amènent la distinction entre les variations temporaires et permanentes du revenu.
La fonction de consommation keynésienne est une approximation convenable pour étudier les fluctuations temporaires du revenu.
2) L’investissement
Le coût d’opportunité de l’investissement est constitué par le taux d’intérêt des titres. L’investissement est une fonction décroissante du taux d’intérêt (r). Le canal du crédit apparaît en situation de rationnement du crédit, soit dans une situation où les banques ne satisfont pas l’ensemble des demandes de prêts qui leur dont adressées. Une entreprise investit pour augmenter ses capacités de production jusqu’au moment où elle n’écoulera plus sa production. L’investissement est une fonction croissante de la demande de biens, une fonction de la production (Y). L’entreprise ayant acquis du capital compte l’utiliser pour créer des profits dans le futur. L’investissement est une fonction croissante des profits anticipés par l’entreprise (∏e).
=> I = I.(r,Y,∏e)
3) Les dépenses publiques
Les dépenses publiques et les impôts sont choisis librement par le gouvernement. En réalité, ceux-ci ne peuvent excéder un pourcentage par rapport au PIB fixé par la Banque Centrale Européenne.
4. L’équilibre sur le marché des biens
1) Le diagramme à 45°
Paul Samuelson décrit l’équilibre sur le marché des biens par le diagramme à 45°. Il repose sur l’égalité entre l’offre et la demande sur le marché des biens. Les hypothèses sont que les prix sont fixes et l’économie se trouve en situation de sous-emploi. L’ajustement de l’offre et de la demande passe par l’ajustement des quantités produites.
La demande constitue le côté court du marché et détermine la production.
=> DG = C + I + G où le taux d’intérêt est déterminé sur le marché financier (-> I = I0) et où les dépenses publiques sont déterminées par le gouvernement (-> G = G0).
=> DG = c.Y + C0 + I0 + G0
Au niveau agrégée, YS = Y
L’équilibre sur le marché est stable. L’ajustement à très court terme est assuré par les variations de stock.
n’existe aucun mécanisme qui permette d’affirmer que le revenu d’équilibre correspond au revenu de plein emploi. L’économie peut durablement se trouver en situation de sous emploi.
où s = 1 – c
2) Le multiplicateur
Le revenu est une fonction croissante des dépenses. Le multiplicateur des dépenses mesure le rapport entre la variation du revenu et la variation des dépenses qui l’a provoquée.
où le multiplicateur = 1/1-c >1
Le multiplicateur repose sur un cercle vertueux : les dépenses publiques augmentent -> la demande globale augmente -> le revenu augmente -> la consommation augmente -> la demande globale augmente -> … . L’épargne est considérée comme une fuite car une partie du revenu supplémentaire sort du marché des biens par le biais de l’épargne. Le multiplicateur est une fonction décroissante de la propension marginale à épargner. Le multiplicateur budgétaire tient compte du financement des dépenses publiques.
G = T => C = c.(Y – T) + C0 =>
Trygve Haavelmo théorise que si le multiplicateur budgétaire est égal à un, le budget de l’Etat est équilibré.
Chapitre 14 : Le marché de la monnaie
1. Introduction
La monnaie est tout actif accepté en paiement de biens et services ou en remboursement de dettes.
1) Historique de la monnaie
Les formes de monnaie ont évolué en suivant une dématérialisation. Des marchandises ayant une valeur intrinsèque sont remplacées par les monnaies métalliques, complétées plus tard par le papier-monnaie. La monnaie fiduciaire, billet correspondant à une certaine quantité de métal précieux accepté en règlement d’une dette, fait son apparition en même temps que la monnaie scripturale, principe du chèque descendant de la lettre de change. La monnaie scripturale se répand grâce au développement du système bancaire, du progrès technique, de l’invention du virement automatique et de la création des cartes de paiement.
2) Fonctions de la monnaie
- Intermédiaire des échanges
La monnaie sert d’intermédiaire des échanges car elle est échangée contre quelque chose d’autre que de la monnaie. Dans une économie de troc, il existe des problèmes de double coïncidence des besoins et des coûts de transaction élevés. La monnaie supprime le problème de double coïncidence.
- Unité de compte
La monnaie est utilisée pour mesurer la valeur de tous les biens et services de l’économie. Le numéraire exprime tous les prix en fonction d’un bien choisi. La monnaie réduit les coûts de transaction et rend l’économie plus efficace.
- Réserve de valeur
La monnaie permet d’épargner du pouvoir d’achat entre le moment où un revenu est perçu et où il est dépensé. La monnaie perd rapidement de la valeur en période d’inflation.
2. L’offre de monnaie
La liquidité est la capacité d’être rapidement converti en moyen d’échange.
Agrégats monétaires :
M1 = monnaie fiduciaire + dépôts à vue
M2 = monnaie fiduciaire + dépôts à vue + dépôts à terme
M3 = monnaie fiduciaire + dépôts à vue + dépôts à terme + pensions + titres d’Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM) monétaires.
Les fonds que les banquiers utilisent pour leurs prêts proviennent des dépôts. La réserve ou trésorerie d’une banque est la partie des ses dépôts conservée sous forme de monnaie. Le coefficient de réserves obligatoires (θ) est la valeur minimum du ratio entre leurs réserves et leurs dépôts.
∆ Masse monétaire = somme de départ . (1 – θ)i ≈ somme de départ . 10
Les banques commerciales créent de la monnaie.
D = R / θ où D = volume des dépôts et R = volume des réserves.
La monnaie banque ou base monétaire est la somme des billets et des crédits accordés par la banque centrale.
E = cb . M où E = quantité de billets émis et cb = la fraction de M détenue sous billets.
=> D = (1 – cb) M
H = E + R où H = la monnaie banque centrale.
=> H = (cb + θ(1 – cb))M => où M = (multiplicateur monétaire)H
La banque centrale contrôle la quantité de monnaie en circulation.
- Les opérations d’open market
La banque centrale échange des titres aux banques commerciales contre des liquidités. Les opérations s’opèrent quand les banques ont besoin de liquidités et sont encouragées par le taux d’intérêt.
- Les réserves obligatoires
Le multiplicateur est une fonction décroissante du coefficient de réserve obligatoire. La banque centrale peut ajuster la monnaie en circulation en ajustant le coefficient de réserve obligatoire.
- Les facilités permanentes
Des possibilités supplémentaires, offertes par la banque centrale, permettent aux banques commerciales gérer les liquidités. Ce sont des prêts ou des dépôts utilisés exceptionnellement et à très court terme avec des taux d’intérêt directeurs plancher et plafond.
3. La demande de monnaie
1) Théorie quantitative de la monnaie (TQM)
Un agent va préférer détenir un actif non rémunéré, la monnaie, plutôt qu’un actif rémunéré car la monnaie rend des services. La monnaie est une fonction du nombre de transactions réalisées et du taux d’intérêt. Les obligations, seul actif remplaçant la monnaie, sont des titres de créance négociables assurant le versement d’un intérêt à l’échéance.
Md = k.P.T où P = niveau général des prix et T = nombre de transactions.
La vitesse de circulation de la monnaie est le nombre moyen d’utilisations de chaque unité monétaire. => V = 1/k
=> Équation des échanges : Md = P.T/V
=> Équation de Cambridge : Md = P.Y/V
La demande de monnaie est une fonction croissante de la production et des prix, et décroissante de la vitesse de circulation de la monnaie.
Le prix et la vitesse de circulation sont des paramètres stables => P = M.V/Y
Il existe un lien de causalité entre la masse monétaire et le niveau des prix, et une dichotomie entre la sphère nominale et la sphère réelle. => p = m + v – y.
La TQM s’applique à long terme ou à court terme dans des situations d’hyperinflation, lorsque l’inflation atteint 50% par mois.
2) Préférence de liquidité
Les agents expriment une préférence pour la liquidité.
- Motif de transaction
Les agents détiennent de la monnaie parce qu’ils en ont besoin pour leurs transactions. La demande de monnaie à des fins de transaction est une fonction croissante du revenu.
- Motif de précaution
La monnaie est conservée pour prévenir toutes les transactions inopinées. L’activité économique est incertaine. Le taux d’intérêt nominal est susceptible d’affecter la demande de monnaie. Le coût de détention des encaisses sous forme liquide est le coût d’opportunité de la liquidité, le taux d’intérêt. La demande de monnaie de précaution est une fonction décroissante du taux d’intérêt. L’importance de la demande de monnaie à des fins de transaction et de précaution dépend de la facilité d’obtention de liquidités.
- Motif de spéculation
La spéculation sur le marché des titres implique un motif supplémentaire de détention de monnaie. La condition d’arbitrage est l’égalité entre le rendement des obligations A et B.
où VF est la valeur faciale d’une obligation.
Il existe une relation négative entre le taux d’intérêt courant et le prix de l’obligation. La trappe à liquidité est une situation dans laquelle le prix des titres sera tellement élevé que les spéculateurs vendront tous leurs titres à un taux d’intérêt minimum. La demande de monnaie sera importante et infiniment élastique aux taux d’intérêt.
Le marché est organisé de façon concurrentielle. Le chômage volontaire inclut tous les
actifs qui ne travaillent pas parce qu’ils préfèrent ne pas exercer une activité rémunérée au taux de salaire en vigueur. Le chômage involontaire peut se dérouler alors que le marché est à l’équilibre. Le chômage d’inadéquation est l’inadéquation entre les caractéristiques des chômeurs et celles que recherchent les employeurs ou l’inadéquation géographique. Le chômage frictionnel est la période de chômage temporaire que traversent les travailleurs qui ont quitté un emploi avant d’en trouver un autre. Sa taille dépendra des flux de nouveaux chômeurs et travailleurs. Les chômages à l’équilibre sont un chômage de plein emploi.
La condition d’équilibre du marché du travail : F(u,z1,…,zn) = 1/(1+µ) permet de déterminer le taux de chômage structurel. La situation du marché du travail dépend du fonctionnement du marché des biens. Une augmentation du pouvoir du marché des entreprises amène une augmentation du chômage
La pente de la demande agrégée sera d'autant plus élevée que la demande de monnaie est peu sensible au taux d'intérêt, que l'investissement est sensible au taux d'intérêt et la propension marginale à consommer élevée, ou infinie en cas de trappe à liquidité.
Une politique monétaire expansionniste se traduit par un déplacement de la courbe de demande agrégée vers la droite, et inversement. Une politique budgétaire expansionniste se traduit par un déplacement de la courbe de demande agrégée vers la droite, et inversement.
3. L'équilibre global
L'équilibre global est atteint lorsque l'offre agrégée est égale à la demande agrégée, donc tous les marchés sont en équilibres en même temps. Les marchés sont interdépendants.
La macroéconomie est une discipline scientifique d’analyse d’économie d’un pays d’un point de vue global. La macroéconomie est une discipline jeune, qui s’est constituée petit à petit et qui continue d’évoluer. Un agrégat est une variable d’intérêt.
1. Historique
La macroéconomie est née dans les années 30 avec John Maynard Keynes (1883-1946) et sa « Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie (1936) ».
1) La théorie néo-classique
Adam Smith avec sa « Richesse des nations (1776) » est un des premier macro économiste. Le terme est fondé en 1933 par Ragnar Frisch. Le courant néo-classique considère que les marchés aboutissent spontanément à l’optimum et qu’il faut donc laisser faire. Les fluctuations conjoncturelles sont normales. A l’opposé, les économistes marxistes pensent que l’économie de marché est vouée à l’effondrement et ils vont gérer une économie planifiée. La crise de 1929 amène un bouleversement de la pensée économique.
2) La théorie keynésienne
Elle s’intéresse à des agrégats et à des comportements globaux. L’équilibre se définit en terme de flux. La théorie se concentre sur le niveau d’activité, car le plein-emploi n’est pas un état normal. Les politiques économiques sont susceptibles d’influencer le niveau d’activité et d’atténuer les fluctuations conjoncturelles. C’est une politique budgétaire.
3) La synthèse néoclassique
Paul Samuelson établit un consensus scientifique basé sur les idées keynésiennes traduites et formalisées et complétées par des relations issues de la théorie néoclassique et de travaux statistiques.
4) La critique monétariste
Milton Friedman souligne l’efficacité de la politique monétaire comme instrument de politique économique, s’oppose à l’arbitrage entre chômage et inflation, et rejette les tentatives de limiter les fluctuations par la politique économique car les connaissances sont imparfaites et la réaction est en retard.
5) Les nouveaux classiques
Robert Lucas s’oppose à l’interventionnisme keynésien et critique le manque de fondements microéconomiques. Il bâtit les analyses macroéconomiques sur l’hypothèse d’anticipations rationnelles, les agents anticipent la politique économique et s’y adaptent immédiatement. La nouvelle économie classique, avec leur théorie des cycles réels, s’oppose à la nouvelle économique keynésienne.
2. Le but de la macroéconomie
L’économie politique a pour but de conseiller les décisions des gouvernements. La démarche positive explique les phénomènes économiques, tandis que la démarche normative formule des recommandations. Un modèle est l’expression d’une théorie sous la forme d’un ensemble d’hypothèses qui relie des variables jugées pertinentes entre elles. La variable endogène est expliquée par une variable exogène et un paramètre. La contrainte de bouclage impose de tenir compte du fonctionnement et des interactions de tous les marchés qui constituent le modèle.
3. Les principaux agrégats
Les agrégats font partie du carré magique de la politique économique, composé de la croissance, du plein-emploi, de la stabilité des prix et de l’équilibre externe. Un flux est une variable qui se mesure sur un intervalle de temps. Un stock est une variable qui se mesure à un instant donné. FLUX = ∆STOCK.
1) La mesure du revenu
Le produit intérieur brut, PIB, est la valeur monétaire de l’ensemble des biens et services finaux produits sur le territoire d’un pays pendant une période donnée. Le PIB/habitant facilite les interprétations. Le PIB se calcule de 3 façons :
- optique de la production : PIB = ∑ valeurs ajoutées. La valeur ajoutée d’un bien est la différence entre la valeur du bien ou service et la valeur des biens intermédiaires nécessaires pour le produire.
- optique de la dépense : PIB = ∑ demandes finales. La demande finale est la somme de la consommation, des investissements, des dépenses publiques, de la variation de stock et des exportations moins les importations. PIB = DF = C + I + G + ∆stock + NX
- optique des revenus : PIB = ∑ revenus des facteurs. Le revenu des facteurs est la somme des salaires versés par les unités résidentes, les excès bruts d’exploitation des unités résidentes et des impôts sur la production moins les subventions d’exploitation.
Le PIB coût des facteurs = PIB au prix du marché – impôts directs + subventions ; il est insensible aux variations des prélèvements et subventions publics.
L’identité comptable fondamentale :
- en économie fermée et sans Etat
Y = C + I S = I
S = Y - C
- en économie ouverte et avec Etat
Y = C + I + G + NX (S – I) + (T – G) = NX
Capacité de financement privé et public = solde de la balance commerciale
S = Y – C – T
Des déficits jumeaux sont la somme du déficit budgétaire et du déficit commercial.
Le PIB réel est la production de biens et services valorisée aux prix de l’année de base. PIB réel t = ∑ Pt-1 . Qt
Le taux de croissance = (PIB réel t – PIB réel t-1).100 / PIB réel t-1
Le déflateur du PIB = PIB nominal / PIB réel ; il mesure l’inflation.
Pour convertir deux PIB dans une unité commune, on utilise un taux de change. Pour calculer tous les PIB, on utilise une moyenne internationale des prix. Cela respecte la parité pouvoir d’achat (PPA).
L’OCDE distingue les pays à revenu élevé, élevé moyen, moyen bas et bas.
Le produit national brut, PNB, est la valeur monétaire de l’ensemble des biens et services finaux produits par les facteurs de production nationaux pendant une période donnée. Le revenu national brut (=PNB) est la somme du PIB, des revenus perçus dans le reste du monde par des facteurs de production nationaux moins les revenus versés aux facteurs de production du reste du monde.
Le produit intérieur net, PIN, ou revenu national, est la différence entre le PIB et les amortissements, vieillissement et usage du stock de capital.
Inconvénients : Le PIB/hab. est une moyenne qui peut cacher des disparités importantes au sein de la population. Le PIB ne prend pas en compte la pollution. Le PIB ne tient pas compte de l’augmentation du temps de loisir et de la diminution du temps de travail. Le PIB ne tient pas compte de l’utilisation des ressources naturelles qui peuvent s’épuiser.
L’indice de développement humain, IDH, est un indice qui dépend du revenu par habitant, de la décroissance de l’utilité marginale du revenu, de l’espérance de vie, du taux d’alphabétisation et du taux de scolarisation. Il existe une relation entre IDH et PIBppa/hab.
2) L’inflation
La banque centrale européenne a décrété un taux d’inflation inférieur à 2% par an. Il existe 2 façons de le calculer :
- Indice des prix à la consommation (IPC)
Pour l’établir, on définit le panier du consommateur moyen, on calcule le prix de ce panier de biens à intervalle régulier et on calcule l’indice des prix en rapportant le prix courant du panier à celui d’une année de base.
Le taux d’inflation est le taux de variation de l’IPC sur une période donnée.
Inconvénients : problème de substitution, problème des biens nouveaux, problème de l’évolution de la qualité des biens, problème de surestimation (effet Boskin).
La méthode des prix hédoniques consiste à corriger l’augmentation de la qualité des biens, en tenant compte de ce que les consommateurs sont prêts à payer pour l’écart de qualité.
- Déflateur du PIB
Avantage : il intègre le prix des commandes publiques, il s’adapte en permanence.
Inconvénient : il n’intègre pas le prix des biens importés.
3) Le chômage
Les adultes sont divisés entre ceux qui ont une activité rémunérée, ceux qui n’ont pas d’activité rémunérée et les inactifs. La population active regroupe les personnes qui occupent un emploi et les chômeurs.
Le taux de chômage = nombre de chômeurs / population active . 100
Le taux d’activité = population active / population adulte . 100
Un chômeur au sens du bureau international du travail (BIT) est toute personne en âge de travailler (15 ans et plus), sans emploi (pas avoir travailler durant 1 semaine), immédiatement disponible (pouvoir prendre un emploi dans les 15 jours), et à la recherche d’un emploi ou en ayant trouvé un qui commence ultérieurement.
Chapitre 2 : La croissance
La croissance est l’augmentation pendant une période longue du produit potentiel, soit des capacités de production d’un pays. C’est un phénomène récent. La croissance n’est pas universelle. Ni la croissance, ni la richesse ne sont éternelles. Intuitivement, la croissance s’explique par une plus grande quantité de moyens de production ou par le progrès technique.
1. Introduction
David Ricardo crée la première théorie de la croissance fondée sur l’accumulation de capital. Robert Solow propose une théorie formalisée de la croissance qui repose sur l’accumulation de capital et aboutit à un état stationnaire à cause de l’existence de rendements décroissants.
2. Les hypothèses du modèle de Solow
1) La fonction de production agrégée ou globale
Le fonctionnement de l’économie peut être résumé par une fonction de production. Dans cette économie fermée, deux facteurs de production entre en compte : le travail (L) et le capital (K). => Y = F(K,L).
La fonction de production est déterminée par l’état de la technologie.
La productivité marginale des deux facteurs de production est positive. La fonction de production admet des rendements d’échelle constants. La fonction de production est homogène de degré un. => aY = F(aK,aL).
La fonction de production admet des rendements factoriels décroissants.
=> y = Y/L = F(k,l) = f(k)
2) L’accumulation de capital
L’investissement permet l’accumulation du capital.
La fonction d’épargne : S = s.Y = I
Le stock de capital est constitué des investissements passés. L’investissement d’une année vient s’ajouter au stock de capital initial. Les amortissements sont la dépréciation
du capital : Am = δ.K
Kt+1 = Kt + It
– Amt
∆Kt = sYt - δKt
∆kt = syt - δkt
∆kt = sf(kt) - δkt
2.
L’état stationnaire
L’étatstationnaireestl’état danslequel
plus aucune variable endogène ne varie et où la croissance est nulle. sf(k) = δk
Quand l’épargne est
supérieure à l’amortissement, on investit et le stock de capital augmente.Toutesles économies, quel que soit leur stock de capital de départ, vont se
diriger vers le même état stationnaire ; c’est la convergence des économies.
La croissance d’unpays sera d’autant plus lente que son stock de capital sera proche de sa valeur stationnaire. 3. La relation entre la croissance et l’épargne
1) A l’état stationnaire
La croissance étant nulle, l’épargne ne peut pas avoir d’effet sur la croissance. L’augmentation du taux d’épargne se traduit par le passage à un nouvel état stationnaire et par une augmentation du stock de capital et de la production. Deux économies convergeront vers le même revenu si elles ont le même taux d’épargne ; c’est la convergence conditionnelle. La consommation est soumise aux variations du taux d’épargne, à l’augmentation de la production qui augmente le revenu et à une augmentation de la part du revenu consacré à l’épargne et l’investissement. L’augmentation du taux d’épargne sur la consommation aura un effet positif si le taux d’épargne initial est faible. La règle d’or d’accumulation du capital existe lorsqu’on connaît le taux d’épargne qui maximise la consommation.
2) En dehors de l’état stationnaire
L’accumulation de capital déterminant la croissance, l’économie qui épargnera le plus croîtra plus vite. Une augmentation définitive du taux d’épargne ne provoque qu’une croissance temporaire. Les clubs de convergence sont des groupes de pays qui ne suivent pas le modèle de convergence.
Chapitre 3 : Le rôle du progrès technique
1. Introduction
Adam Smith définit le progrès comme étant tout ce qui permet d’améliorer le bien-être des consommateurs. Le progrès a pour conséquence la réduction du temps de travail et une augmentation du choix offert aux consommateurs.
2. Le résidu de Solow
=> Y = A F(K,L)
La productivité globale des facteurs ou productivité totale des facteurs (PTF) existe lorsque le progrès vient augmenter la productivité des autres facteurs de production. La croissance du PTF repose sur la fonction de production et les rendements d’échelle constant. Le résidu de Solow est la part de la productivité dans la croissance que l’évolution des autres facteurs de production ne peut expliquer. L’économie est parfaitement concurrentielle. L’équation fondamentale de décomposition de la croissance est : gy = αK.gK + (1 – αK).gL + gPTF où 0 < αK = rK/Y < 1, αK ≈ 0,3
gPTF = gy - αK.gK - (1 – αK).gL = Résidu
Le progrès technique est responsable d’une part très importante de la croissance. Les économies initialement plus pauvres connaissent un taux de croissance de leur productivité plus rapide.
3. Le progrès technique dans le modèle de Solow
Les effets du progrès techniques sont assimilés à ceux de la croissance. L’innovation augmente la production et affecte la fonction d’épargne. Le stock de capital par travailleur a augmenté à l’état stationnaire. Le progrès technique de façon systématique n’affecte plus à présent que le travail. => Y = F(K,AL) car soit le progrès technique réduit le nombre de travailleurs nécessaires pour produire une quantité donnée ; soit le progrès augmente la production des travailleurs (AL est la quantité de travail effectif). A augmente à un taux exogène constant gA. A l’état stationnaire, le modèle de Solow sans progrès technique est un cas particulier du modèle avec progrès technique. En amont de l’état stationnaire, le taux de croissance s’explique par l’accumulation de capital et par le progrès technique.
4. La recherche et développement
Joseph Aloïs Schumpeter crée les intuitions fondamentales sur lesquelles repose l’analyse économique de la recherche et de l’innovation soit en inventant de nouveaux produits, soit en mettant au point de nouveaux procédés. L’innovation est le résultat d’investissements.
Les investissements dans la recherche et développement sont motivés par la perspective d’un rendement. Ces nouveaux procédés et produits vont créer une position de monopole temporaire, augmentant les profits. La concurrence pour le monopole amène une continuation à l’innovation. Souvent, l’innovation consiste en une connaissance nouvelle qui a les caractéristiques d’un bien public : les consommations ne sont pas rivales ; il est difficile d’exclure une entreprise de l’utilisation d’une connaissance (ingénierie à rebours). Au cours du processus de diffusion, la rente de monopole s’érode peu à peu. La protection de la propriété intellectuelle a u effet direct sur l’innovation et sur la croissance.
La fécondité du processus de recherche se définit comme la façon dont les investissements en recherche et développement vont se traduire par des innovations ; elle mesure le rendement des investissements en recherche et développement. Le rendement de la recherche est difficile à déterminer. La recherche fondamentale développe des théories générales et abstraites, tandis que la recherche appliquée utilise la recherche fondamentale pour développer de nouveaux usages. L’impact de la culture sur le progrès est à utiliser avec prudence.
Le caractère cumulatif des connaissances est l’accumulation de connaissances sur base d’un stock de connaissances initiales. Une économie plus riche au départ croîtra plus vite (phénomène de divergence). => Théorie de la croissance endogène. Le revenu augmente l’innovation qui augmente la croissance de la production qui augmente le revenu,…. Mais cet effet existe à contre sens, c’est la trappe à la pauvreté où les pays pauvres sont pauvres parce qu’ils sont pauvres.
Chapitre 4 : Le marché des biens
1. Les fluctuations
Les fluctuations sont des variations de la croissance autour de sa tendance de long terme. Dans ces fluctuations se trouvent des variations saisonnières, des fluctuations qui se répètent d’année en année. A court terme, les prix sont rigides et la production peut être inférieure à son niveau potentiel. Le taux d’utilisation des capacités (TUC) est une mesure de l’utilisation du potentiel productif d’une économie.
2. Introduction
A court terme et dans une économie fermée, il faut intégrer la possibilité de surproduction à la demande de biens et y spécifier les fonctions de comportements de ses composantes.
3. Les composantes de la demande globale
1) La consommation
- Théorie keynésienne
La loi psychologique fondamentale de Keynes cite que l’accroissement du revenu entraîne un accroissement de la consommation non proportionnelle à l’accroissement du revenu.
C = c.Y + C0 où C0 mesure la consommation incompressible, soit la consommation si le revenu est nul. c = ∂C/∂Y = PmC soit la propension marginale à consommer. 0<c<1 et c ≈ 0,8. La propension moyenne à consommer est une fonction décroissante du revenu. PMC = C/Y = c + C0/Y => S = (1 – c).Yd – C0 où Yd = Y – T
- Théorie classique
La décision de consommer repose sur un arbitrage entre consommation présente et future et dépendra du revenu courant, des revenus futurs et du taux d’intérêt. La consommation est indépendante du taux d’intérêt par opposition entre l’effet de revenu et l’effet de substitution.
Milton Friedman émet l’hypothèse du revenu permanent. Il distingue le revenu permanent (YP), revenu que le consommateur peut anticiper, et le revenu transitoire (YT), revenu accidentel. Y = YP + YT => C = k.YP
Franco Modigliani émet l’hypothèse du cycle de vie où pendant la jeunesse, C puis C>Y ; pendant la période d’activité, Y>C ; et pendant la retraite, C. Il existe une relation entre la structure démographique d’un pays et son taux d’épargne. Les fluctuations du revenu de court terme n’ont qu’une importance secondaire dans la détermination de la consommation. La relation entre le revenu courant et la consommation courante est à la base de théories : - la contrainte budgétaire inter temporelle est la somme actualisée des revenus futurs, entraînant un accès illimité au crédit. Les consommateurs se voyant refuser des prêts subissent une contrainte de liquidité. Ces consommateurs rationnés dépendent de leur revenu courant. – La théorie du revenu permanent et la théorie du cycle de vie amènent la distinction entre les variations temporaires et permanentes du revenu.
La fonction de consommation keynésienne est une approximation convenable pour étudier les fluctuations temporaires du revenu.
2) L’investissement
Le coût d’opportunité de l’investissement est constitué par le taux d’intérêt des titres. L’investissement est une fonction décroissante du taux d’intérêt (r). Le canal du crédit apparaît en situation de rationnement du crédit, soit dans une situation où les banques ne satisfont pas l’ensemble des demandes de prêts qui leur dont adressées. Une entreprise investit pour augmenter ses capacités de production jusqu’au moment où elle n’écoulera plus sa production. L’investissement est une fonction croissante de la demande de biens, une fonction de la production (Y). L’entreprise ayant acquis du capital compte l’utiliser pour créer des profits dans le futur. L’investissement est une fonction croissante des profits anticipés par l’entreprise (∏e).
=> I = I.(r,Y,∏e)
3) Les dépenses publiques
Les dépenses publiques et les impôts sont choisis librement par le gouvernement. En réalité, ceux-ci ne peuvent excéder un pourcentage par rapport au PIB fixé par la Banque Centrale Européenne.
4. L’équilibre sur le marché des biens
1) Le diagramme à 45°
Paul Samuelson décrit l’équilibre sur le marché des biens par le diagramme à 45°. Il repose sur l’égalité entre l’offre et la demande sur le marché des biens. Les hypothèses sont que les prix sont fixes et l’économie se trouve en situation de sous-emploi. L’ajustement de l’offre et de la demande passe par l’ajustement des quantités produites.
La demande constitue le côté court du marché et détermine la production.
=> DG = C + I + G où le taux d’intérêt est déterminé sur le marché financier (-> I = I0) et où les dépenses publiques sont déterminées par le gouvernement (-> G = G0).
=> DG = c.Y + C0 + I0 + G0
Au niveau agrégée, YS = Y
L’équilibre sur le marché est stable. L’ajustement à très court terme est assuré par les variations de stock.
n’existe aucun mécanisme qui permette d’affirmer que le revenu d’équilibre correspond au revenu de plein emploi. L’économie peut durablement se trouver en situation de sous emploi.
où s = 1 – c
2) Le multiplicateur
Le revenu est une fonction croissante des dépenses. Le multiplicateur des dépenses mesure le rapport entre la variation du revenu et la variation des dépenses qui l’a provoquée.
où le multiplicateur = 1/1-c >1
Le multiplicateur repose sur un cercle vertueux : les dépenses publiques augmentent -> la demande globale augmente -> le revenu augmente -> la consommation augmente -> la demande globale augmente -> … . L’épargne est considérée comme une fuite car une partie du revenu supplémentaire sort du marché des biens par le biais de l’épargne. Le multiplicateur est une fonction décroissante de la propension marginale à épargner. Le multiplicateur budgétaire tient compte du financement des dépenses publiques.
G = T => C = c.(Y – T) + C0 =>
Trygve Haavelmo théorise que si le multiplicateur budgétaire est égal à un, le budget de l’Etat est équilibré.
Chapitre 14 : Le marché de la monnaie
1. Introduction
La monnaie est tout actif accepté en paiement de biens et services ou en remboursement de dettes.
1) Historique de la monnaie
Les formes de monnaie ont évolué en suivant une dématérialisation. Des marchandises ayant une valeur intrinsèque sont remplacées par les monnaies métalliques, complétées plus tard par le papier-monnaie. La monnaie fiduciaire, billet correspondant à une certaine quantité de métal précieux accepté en règlement d’une dette, fait son apparition en même temps que la monnaie scripturale, principe du chèque descendant de la lettre de change. La monnaie scripturale se répand grâce au développement du système bancaire, du progrès technique, de l’invention du virement automatique et de la création des cartes de paiement.
2) Fonctions de la monnaie
- Intermédiaire des échanges
La monnaie sert d’intermédiaire des échanges car elle est échangée contre quelque chose d’autre que de la monnaie. Dans une économie de troc, il existe des problèmes de double coïncidence des besoins et des coûts de transaction élevés. La monnaie supprime le problème de double coïncidence.
- Unité de compte
La monnaie est utilisée pour mesurer la valeur de tous les biens et services de l’économie. Le numéraire exprime tous les prix en fonction d’un bien choisi. La monnaie réduit les coûts de transaction et rend l’économie plus efficace.
- Réserve de valeur
La monnaie permet d’épargner du pouvoir d’achat entre le moment où un revenu est perçu et où il est dépensé. La monnaie perd rapidement de la valeur en période d’inflation.
2. L’offre de monnaie
La liquidité est la capacité d’être rapidement converti en moyen d’échange.
Agrégats monétaires :
M1 = monnaie fiduciaire + dépôts à vue
M2 = monnaie fiduciaire + dépôts à vue + dépôts à terme
M3 = monnaie fiduciaire + dépôts à vue + dépôts à terme + pensions + titres d’Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM) monétaires.
Les fonds que les banquiers utilisent pour leurs prêts proviennent des dépôts. La réserve ou trésorerie d’une banque est la partie des ses dépôts conservée sous forme de monnaie. Le coefficient de réserves obligatoires (θ) est la valeur minimum du ratio entre leurs réserves et leurs dépôts.
∆ Masse monétaire = somme de départ . (1 – θ)i ≈ somme de départ . 10
Les banques commerciales créent de la monnaie.
D = R / θ où D = volume des dépôts et R = volume des réserves.
La monnaie banque ou base monétaire est la somme des billets et des crédits accordés par la banque centrale.
E = cb . M où E = quantité de billets émis et cb = la fraction de M détenue sous billets.
=> D = (1 – cb) M
H = E + R où H = la monnaie banque centrale.
=> H = (cb + θ(1 – cb))M => où M = (multiplicateur monétaire)H
La banque centrale contrôle la quantité de monnaie en circulation.
- Les opérations d’open market
La banque centrale échange des titres aux banques commerciales contre des liquidités. Les opérations s’opèrent quand les banques ont besoin de liquidités et sont encouragées par le taux d’intérêt.
- Les réserves obligatoires
Le multiplicateur est une fonction décroissante du coefficient de réserve obligatoire. La banque centrale peut ajuster la monnaie en circulation en ajustant le coefficient de réserve obligatoire.
- Les facilités permanentes
Des possibilités supplémentaires, offertes par la banque centrale, permettent aux banques commerciales gérer les liquidités. Ce sont des prêts ou des dépôts utilisés exceptionnellement et à très court terme avec des taux d’intérêt directeurs plancher et plafond.
3. La demande de monnaie
1) Théorie quantitative de la monnaie (TQM)
Un agent va préférer détenir un actif non rémunéré, la monnaie, plutôt qu’un actif rémunéré car la monnaie rend des services. La monnaie est une fonction du nombre de transactions réalisées et du taux d’intérêt. Les obligations, seul actif remplaçant la monnaie, sont des titres de créance négociables assurant le versement d’un intérêt à l’échéance.
Md = k.P.T où P = niveau général des prix et T = nombre de transactions.
La vitesse de circulation de la monnaie est le nombre moyen d’utilisations de chaque unité monétaire. => V = 1/k
=> Équation des échanges : Md = P.T/V
=> Équation de Cambridge : Md = P.Y/V
La demande de monnaie est une fonction croissante de la production et des prix, et décroissante de la vitesse de circulation de la monnaie.
Le prix et la vitesse de circulation sont des paramètres stables => P = M.V/Y
Il existe un lien de causalité entre la masse monétaire et le niveau des prix, et une dichotomie entre la sphère nominale et la sphère réelle. => p = m + v – y.
La TQM s’applique à long terme ou à court terme dans des situations d’hyperinflation, lorsque l’inflation atteint 50% par mois.
2) Préférence de liquidité
Les agents expriment une préférence pour la liquidité.
- Motif de transaction
Les agents détiennent de la monnaie parce qu’ils en ont besoin pour leurs transactions. La demande de monnaie à des fins de transaction est une fonction croissante du revenu.
- Motif de précaution
La monnaie est conservée pour prévenir toutes les transactions inopinées. L’activité économique est incertaine. Le taux d’intérêt nominal est susceptible d’affecter la demande de monnaie. Le coût de détention des encaisses sous forme liquide est le coût d’opportunité de la liquidité, le taux d’intérêt. La demande de monnaie de précaution est une fonction décroissante du taux d’intérêt. L’importance de la demande de monnaie à des fins de transaction et de précaution dépend de la facilité d’obtention de liquidités.
- Motif de spéculation
La spéculation sur le marché des titres implique un motif supplémentaire de détention de monnaie. La condition d’arbitrage est l’égalité entre le rendement des obligations A et B.
où VF est la valeur faciale d’une obligation.
Il existe une relation négative entre le taux d’intérêt courant et le prix de l’obligation. La trappe à liquidité est une situation dans laquelle le prix des titres sera tellement élevé que les spéculateurs vendront tous leurs titres à un taux d’intérêt minimum. La demande de monnaie sera importante et infiniment élastique aux taux d’intérêt.
La politique monétaire expansionniste augmente
l’offre de monnaie, diminue le taux d’intérêt, augmente l’investissement, augmente
la demande globale et relance l’activité économique.
La politique monétaire restrictive réduit
l’offre de monnaie, augmente le taux d’intérêt, diminue l’investissement,
diminue la demande globale et réduit l’activité économique.
L’augmentation du revenu se traduit par un
déplacement de la courbe de demande monétaire et par une augmentation du taux
d’intérêt.
La diminution du revenu diminue le taux
d’intérêt.
Chapitre 6 : Le modèle IS-LM
1.
Introduction
Alvin Hansen développe le principal apport
de Keynes, l’interdépendance entre le marché des biens et de la monnaie, sous
le modèle IS-LM, formalisé par John Hicks. Les avantages sont :
- La logique de base du modèle sert de
prévision.
- La politique d gestion de la demande
globale.
- L’exploitation de phénomènes complexes
par un modèle simple.
2.
Le modèle IS-LM
1) La courbe IS
La courbe IS représente l’équilibre entre l’investissement et l’épargne sur le marché des biens. Elle regroupe toutes les combinaisons du revenu et du taux d’intérêt qui assurent l’équilibre sur le marché des biens. Y = C(Y) + I(i) + G. Elle est décroissante. ∆Y = multiplicateur . ∆IConstruction :i augmente -> I diminue -> DG diminue -> Y diminue -> C diminue -> DG diminue -> … La courbe est une droite car la consommation est supposée être une fonction linéaire du revenu. La pente de la courbe IS représente la sensibilité du revenu d’équilibre sur le marché des biens aux variations du taux d’intérêt. La sensibilité de I : i augmente -> I diminue ; et le multiplicateur : DG diminue -> Y diminue -> C diminue -> DG diminue
Une sensibilité plus importante de l’investissement aux variations du taux d’intérêt et/ou une propension marginale à consommer plus élevée se traduisent par une courbe IS moins raide, et inversement. Une augmentation des dépenses publiques et/ou de la consommation incompressible se traduit par une translation d la courbe IS vers la droite, et inversement.
2) La courbe LM
La courbe LM représente l’équilibre entre la demande de liquidité et l’offre de monnaie sur le marché de la monnaie. Elle regroupe toutes les combinaisons du revenu et du taux d’intérêt qui assurent l’équilibre sur le marché de la monnaie. M/P = L(i).Y Elle est croissante.
Construction : Y augmente -> MD augmente -> i augmente -> MD diminue. La pente de la courbe LM représente la sensibilité du taux d’intérêt d’équilibre sur le marché de la monnaie aux variations du revenu. La demande de monnaie de tansaction : Y augmente -> MD augmente ; la demande de monnaie d précaution et de spéculation : i augmente -> MD diminue.
Une sensibilité plus importante de la demande de monnaie aux variations du revenu et une insensibilité aux variations du taux d’intérêt se traduisent par une courbe LM plus raide, et inversement. La pente de la courbe n’est constante que dans le cas standard. Dans le cas classique, la courbe est verticale et dans le cas de trappe à liquidité, elle est horizontale. Une augmentation de la masse monétaire se traduit par une translation de la courbe LM vers le bas, et inversement. Cependant, l’augmentation d’offre de monnaie n’affecte pas la partie horizontale.
3) L’équilibre global
L’équilibre global correspond à l’intersection entre la courbe IS et la courbe LM. Cet équilibre est stable.
3. La politique économique
1) La politique monétaire
La politique monétaire consiste à manipuler l’offre de monnaie dans l’espoir d’affecter le revenu. Une politique monétaire expansionniste provoque une diminution du taux d’intérêt et une augmentation du revenu, et inversement. M augmente -> i diminue -> I augmente -> DG augmente -> Y augmente -> C augmente -> DG augmente -> … L’efficacité de la politique monétaire se mesure par l’augmentation du revenu que permet l’augmentation de la masse monétaire. La politique monétaire est d’autant plus efficace que l’investissement est sensible au taux d’intérêt et à la propension marginale à consommer élevée. En situation de trappe à liquidité, l’équilibre de l’économie n’est pas modifié et la politique monétaire est inefficace. Les effets de la politique monétaire restent circonscrits au seul marché de la monnaie.
2) La politique budgétaire
La politique budgétaire consiste à manipuler les dépenses publiques pour affecter la demande globale. Une politique budgétaire expansionniste provoque une augmentation du revenu et du taux d’intérêt. L’augmentation du revenu est inférieure à celle que l’effet du multiplicateur aurait laissé prévoir. G augmente -> DG augmente -> Y augmente -> C augmente -> DG augmente … -> Ld (monnaie de transaction) augmente -> i augmente -> I diminue -> DG diminue -> Y diminue. L’effet d’éviction est l’effet négatif de l’augmentation des dépenses publiques sur l’investissement privé. L’efficacité de la politique budgétaire se mesure par l’augmentation du revenu que permet l’augmentation des dépenses. Si l’investissement est très sensible au taux d’intérêt, la courbe IS sera très plate. La politique budgétaire est d’autant plus efficace que la valeur du multiplicateur est élevée et que l’investissement est peu sensible au taux d’intérêt. La forme de la courbe LM joue un rôle principal. La sensibilité au revenu de la demande de monnaie de transaction et la sensibilité au taux d’intérêt de la demande de monnaie de précaution et de spéculation déterminent la pente de la courbe LM. L’efficacité de la politique budgétaire est maximale lorsque l’économie est en situation de trappe à liquidité. La politique budgétaire est totalement inefficace lorsque la demande de monnaie est insensible au taux d’intérêt. La politique budgétaire est d’autant plus efficace que la demande de monnaie est sensible au taux d’intérêt.
3) Le Policy-mix
Le Policy-mix est le dosage entre la politique monétaire et la politique budgétaire. Dans un cas standard, une politique budgétaire expansionniste et une politique monétaire restrictive entraîne une augmentation des dépenses et du taux d’intérêt, mais un effet ambigu sur le revenu. Dans un cas standard, une politique monétaire et budgétaire expansionniste entraîne une augmentation du revenu, mais un effet ambigu sur le taux d’intérêt. L’efficacité de la politique budgétaire dépend de la politique monétaire mise en œuvre et vice versa.
Chapitre 7 : Le marché du travail
1. Introduction
L’évolution des prix et de la production à court et moyen terme est indissociable des capacités de production de l’économie. Or la variable d’ajustement de l’offre à court terme est l’emploi. La question du chômage dans les économies occidentales et européennes est très importante. Le marché du travail est homogène.
2. L’offre de travail
L’offre de travail émane des travailleurs, des agents particuliers qui offrent leur temps en contrepartie d’un salaire. Le temps de travail étant limité, l’offre d’une quantité supplémentaire réduit le temps consacré au loisir. Il existe un arbitrage entre consommation et loisir. Le salaire nominal (W) est mesuré en unités monétaires. Le salaire réel (W/P), mesurant la quantité de biens qui peut être acheté par le salaire versé pour une heure de travail, vaut le salaire nominal divisé par le niveau des prix. L’effet de revenu l’emporte à long terme tandis que l’effet de substitution l’emporte à court et moyen terme. Comme on s’intéresse au court terme, la courbe d’offre de travail est croissante.
3. La demande de travail
La demande de travail est exprimée par les entreprises.
Y = F(L) or ∏ = P.F(L) – W.L ∂∏/∂L = P.PmL – W = 0 => W/P = PmL
La demande de travail est une fonction décroissante du salaire réel.
Une sensibilité plus importante de la demande de monnaie aux variations du revenu et une insensibilité aux variations du taux d’intérêt se traduisent par une courbe LM plus raide, et inversement. La pente de la courbe n’est constante que dans le cas standard. Dans le cas classique, la courbe est verticale et dans le cas de trappe à liquidité, elle est horizontale. Une augmentation de la masse monétaire se traduit par une translation de la courbe LM vers le bas, et inversement. Cependant, l’augmentation d’offre de monnaie n’affecte pas la partie horizontale.
3) L’équilibre global
L’équilibre global correspond à l’intersection entre la courbe IS et la courbe LM. Cet équilibre est stable.
3. La politique économique
1) La politique monétaire
La politique monétaire consiste à manipuler l’offre de monnaie dans l’espoir d’affecter le revenu. Une politique monétaire expansionniste provoque une diminution du taux d’intérêt et une augmentation du revenu, et inversement. M augmente -> i diminue -> I augmente -> DG augmente -> Y augmente -> C augmente -> DG augmente -> … L’efficacité de la politique monétaire se mesure par l’augmentation du revenu que permet l’augmentation de la masse monétaire. La politique monétaire est d’autant plus efficace que l’investissement est sensible au taux d’intérêt et à la propension marginale à consommer élevée. En situation de trappe à liquidité, l’équilibre de l’économie n’est pas modifié et la politique monétaire est inefficace. Les effets de la politique monétaire restent circonscrits au seul marché de la monnaie.
2) La politique budgétaire
La politique budgétaire consiste à manipuler les dépenses publiques pour affecter la demande globale. Une politique budgétaire expansionniste provoque une augmentation du revenu et du taux d’intérêt. L’augmentation du revenu est inférieure à celle que l’effet du multiplicateur aurait laissé prévoir. G augmente -> DG augmente -> Y augmente -> C augmente -> DG augmente … -> Ld (monnaie de transaction) augmente -> i augmente -> I diminue -> DG diminue -> Y diminue. L’effet d’éviction est l’effet négatif de l’augmentation des dépenses publiques sur l’investissement privé. L’efficacité de la politique budgétaire se mesure par l’augmentation du revenu que permet l’augmentation des dépenses. Si l’investissement est très sensible au taux d’intérêt, la courbe IS sera très plate. La politique budgétaire est d’autant plus efficace que la valeur du multiplicateur est élevée et que l’investissement est peu sensible au taux d’intérêt. La forme de la courbe LM joue un rôle principal. La sensibilité au revenu de la demande de monnaie de transaction et la sensibilité au taux d’intérêt de la demande de monnaie de précaution et de spéculation déterminent la pente de la courbe LM. L’efficacité de la politique budgétaire est maximale lorsque l’économie est en situation de trappe à liquidité. La politique budgétaire est totalement inefficace lorsque la demande de monnaie est insensible au taux d’intérêt. La politique budgétaire est d’autant plus efficace que la demande de monnaie est sensible au taux d’intérêt.
3) Le Policy-mix
Le Policy-mix est le dosage entre la politique monétaire et la politique budgétaire. Dans un cas standard, une politique budgétaire expansionniste et une politique monétaire restrictive entraîne une augmentation des dépenses et du taux d’intérêt, mais un effet ambigu sur le revenu. Dans un cas standard, une politique monétaire et budgétaire expansionniste entraîne une augmentation du revenu, mais un effet ambigu sur le taux d’intérêt. L’efficacité de la politique budgétaire dépend de la politique monétaire mise en œuvre et vice versa.
Chapitre 7 : Le marché du travail
1. Introduction
L’évolution des prix et de la production à court et moyen terme est indissociable des capacités de production de l’économie. Or la variable d’ajustement de l’offre à court terme est l’emploi. La question du chômage dans les économies occidentales et européennes est très importante. Le marché du travail est homogène.
2. L’offre de travail
L’offre de travail émane des travailleurs, des agents particuliers qui offrent leur temps en contrepartie d’un salaire. Le temps de travail étant limité, l’offre d’une quantité supplémentaire réduit le temps consacré au loisir. Il existe un arbitrage entre consommation et loisir. Le salaire nominal (W) est mesuré en unités monétaires. Le salaire réel (W/P), mesurant la quantité de biens qui peut être acheté par le salaire versé pour une heure de travail, vaut le salaire nominal divisé par le niveau des prix. L’effet de revenu l’emporte à long terme tandis que l’effet de substitution l’emporte à court et moyen terme. Comme on s’intéresse au court terme, la courbe d’offre de travail est croissante.
3. La demande de travail
La demande de travail est exprimée par les entreprises.
Y = F(L) or ∏ = P.F(L) – W.L ∂∏/∂L = P.PmL – W = 0 => W/P = PmL
La demande de travail est une fonction décroissante du salaire réel.
4.
L’équilibre sur le marché du travail
Le marché est organisé de façon concurrentielle. Le chômage volontaire inclut tous les
actifs qui ne travaillent pas parce qu’ils préfèrent ne pas exercer une activité rémunérée au taux de salaire en vigueur. Le chômage involontaire peut se dérouler alors que le marché est à l’équilibre. Le chômage d’inadéquation est l’inadéquation entre les caractéristiques des chômeurs et celles que recherchent les employeurs ou l’inadéquation géographique. Le chômage frictionnel est la période de chômage temporaire que traversent les travailleurs qui ont quitté un emploi avant d’en trouver un autre. Sa taille dépendra des flux de nouveaux chômeurs et travailleurs. Les chômages à l’équilibre sont un chômage de plein emploi.
5.
La rigidité à la baisse du salaire réel
L’existence d’un stock de chômage
involontaire implique l’existence d’une offre excédentaire. Il existe des
rigidités du salaire réel qui empêchent d’atteindre l’égalité entre l’offre et
la demande. Lorsque le salaire en vigueur est supérieur au salaire d’équilibre,
il y a une offre excédentaire de travail. Le chômage involontaire inclut tous
les travailleurs qui souhaitent offrir leur travail au taux de salaire réel en
vigueur mais qui ne trouvent pas d’emploi. Si le salaire réel était flexible,
le marché convergerait vers l’équilibre. Si ce n’est pas le cas, c’est qu’il
existe des sources de rigidités.
1) Rigidité exogène imposée par l’Etat
La législation sociale est une source
directe ou indirecte de rigidité à la baisse du salaire réel. Le salaire
minimum légal empêche les salaires de baisser en dessous d’une limite. Le
revenu de remplacement sous forme d’assurance peut amener une trappe à
inactivité, la perte de revenus de transfert lors d’un nouvel emploi diminue
très fortement le gain net en terme de revenu.
2) Rigidité endogène imposée par l’offre
de travail
Si les travailleurs restaient isolés,
l’offre de travail serait atomistique et les travailleurs de simples preneurs
de prix sur le marché du travail. Le pouvoir de négociation est une action
collective dominée par des organisations syndicales. Le syndicat ne défend que
les intérêts des travailleurs. Il existe aussi un conflit entre les insiders et
les outsiders.
3) Rigidité endogène imposée par la
demande de travail
Le demandeur d’un bien crée une rigidité à
la baisse des prix pour ce bien. Cela s’expliquerait par la spécificité de la
relation de long terme entre un employeur et ses employés et serait rationnel.
Un contrat implicite d’assurance inclut un salaire indépendant des aléas
économiques légèrement inférieur au salaire fluctuant. La théorie du salaire
d’efficience implique que les entreprises maximisent leurs profits en proposant
des salaires plus élevés que leur niveau de plein emploi parce que cela
augmente la productivité moyenne de leurs employés.
6.
Le modèle WS-PS
Le modèle WS-PS détermine le taux de
chômage à l’échelle macroéconomique et relie le marché du travail à celui des
biens. Il repose sur la description simple de la formation des salaires
nominaux et des prix et détermine le niveau du salaire réel et du chômage. Le
salaire est compris entre le salaire de réservation des travailleurs et des
employeurs. Les parties à la négociation vont en permanence essayer de modifier
le salaire à leur avantage. Le résultat dépend de leur pouvoir de négociation
qui dépend des caractéristiques institutionnelles de l’économie, qui sont
exogènes, mais aussi du niveau du chômage, qui est endogène.
W = Pe F(u, z1,…,zn) où Pe = niveau anticipé des prix,
u = taux de chômage
Les anticipations sont égales, en moyenne,
à la valeur réalisée du niveau des prix.
W = P.F(u,z1,…,zn) ó W/P = F(u,z1,…zn)
= WS
WS est une relation croissante entre le
taux de chômage et le salaire réel.
Y = A.N
où N = quantité de travail employée.
On normalise la production => Y = N
=> W/P = 1/(1+µ) = PS où µ = mesure du pouvoir de marché des
producteurs.
Le salaire réel est une fonction
décroissante du pouvoir de marché des producteurs sur le marché des biens.
7.
Les fluctuations du chômage
Toute erreur d’anticipation des syndicats
les amène à lancer des négociations sur des bases erronées, ce qui se
répercutera sur le salaire réel qu’ils revendiqueront, donc sur l’emploi et le
chômage. Les chocs conjoncturels désignent des phénomènes imprévisibles.
Chapitre 8 : L'offre agrégée et la demande
agrégée
A long terme, la théorie quantitative de la
monnaie prévoit que l'inflation est proportionnelle à l'augmentation de la
masse monétaire.
1.
L'offre
agrégée
La fonction d'offre agrégée décrit la
relation entre le niveau des prix et le produit national. La rigidité du
salaire nominal est un fondement de l'offre agrégée. La chronologie des
négociations salariales est premièrement, la négociation des salaires nominaux
pour l'année entière ; deuxièmement, au cours de l'année, l'observation par les
entreprises et les travailleurs de l'évolution de l'économie et en particuliers
des prix déterminant le salaire réel ; troisièmement, lorsque le salaire réel
est connu, la détermination des embauches et de la production des entreprises.
1) L'offre agrégée de court terme
Le salaire nominal se négocie en fonction
de la prévision d'évolution des prix.
W = (W/P)cible . Pe =
ω . Pe où Pe =
niveau anticipé des prix et ω = le salaire réel cible.
=> W/P = ω . Pe/P
Les employeurs déterminent la quantité de
travail qu'ils utilisent en fonction de la valeur du salaire réel. W/P = PmL
L'offre globale est une fonction croissante
de l'inflation non anticipée. L'emploi et la production sont une fonction
croissante des prix. L'offre agrégée est croissante à court terme.
2) L'offre agrégée de long terme
Les employeurs et les travailleurs
déterminent les niveaux structurels de l'emploi et de la production . L'offre agrégée de long terme est indépendante du niveau
des prix. Supposons que les agents aient correctement anticipé le niveau
initial des prix, que le salaire réel est égal à sa valeur cible, et que les
agents anticipent correctement une augmentation des prix. A production égale,
le niveau des prix sera désormais toujours supérieur à ce qu'il était
auparavant. La production est la même avant et après l'augmentation des prix.
En l'absence d'erreurs d'anticipations, la production est indépendante du
niveau des prix. La fonction d'offre de long terme décrit la quantité offerte
quand les agents ont correctement anticipé les prix. La courbe d'offre agrégée
de long terme est verticale.
3) Autres fondements de l'offre agrégée
Dans tous les cas, la fonction d'offre
agrégée est croissante à court terme et verticale à long terme. Plus ces
imperfections seront courantes et durables, plus le long terme durera.
- L'information imparfaite
Le produit global est une fonction de
l'écart entre les niveaux constaté et anticipé des prix. Toute augmentation non
anticipé du prix de son bien incite le producteur à augmenter sa production, et
inversement. Si l'augmentation du niveau général des prix est supérieure à
celle qui était anticipée, tous les producteurs verront augmenter le prix
nominal de leur bien en même temps. Ils décideront tous d'augmenter leur
production en même temps, ce qui augmentera le produit national. Et
inversement.
- La rigidité des prix
Elle s'explique par tout type de coûts de
modification des prix, ou coûts de menu. Le prix fixé par chaque producteur qui
peut ajuster en permanence ses prix est une fonction croissante du revenu et du
niveau général des prix. Pour ceux qui doivent annoncer leur prix pour une
période donnée, ils fixent leur prix en fonction de la valeur anticipée du
revenu et des prix.
- Le modèle WS-PS
Il
montre que toute augmentation de la production est accompagnée d'une
augmentation des prix.
2.
La demande agrégée
La relation entre le niveau
des prix et la demande agrégée passe par l'effet de la variation de prix sur
l'offre d'encaisses réelles. Une augmentation du niveau des prix est
accompagnée d'une diminution de la demande agrégée. La courbe de demande agrégée
est décroissante. La pente de la demande agrégée sera d'autant plus élevée que la demande de monnaie est peu sensible au taux d'intérêt, que l'investissement est sensible au taux d'intérêt et la propension marginale à consommer élevée, ou infinie en cas de trappe à liquidité.
Une politique monétaire expansionniste se traduit par un déplacement de la courbe de demande agrégée vers la droite, et inversement. Une politique budgétaire expansionniste se traduit par un déplacement de la courbe de demande agrégée vers la droite, et inversement.
3. L'équilibre global
L'équilibre global est atteint lorsque l'offre agrégée est égale à la demande agrégée, donc tous les marchés sont en équilibres en même temps. Les marchés sont interdépendants.
En
situation d'équilibre de court terme, la demande agrégée est égale à l'offre
agrégée de court terme. Le point d'intersection détermine la production et le
niveau des prix de l'économie. En situation d'équilibre de long terme, lorsque
la production d'équilibre correspond à son niveau structurel, l'intersection
entre la courbe d'offre de court terme et la courbe de demande agrégée se fait
sur la courbe d'offre de long terme. La situation d'équilibre est la situation
où la production est égale à son niveau structurel et où le niveau anticipé des
prix est égal à son niveau courant.
Les agents forment leurs anticipations en
extrapolant les observations passées, les anticipations extrapolatives. Le
revenu tend à revenir vers sa valeur structurelle.
4.
La politique économique
1) La politique budgétaire
La politique budgétaire affecte la demande
agrégée par une augmentation des dépenses publiques. Le niveau des prix et le
revenu augmentent. La politique budgétaire est efficace à court terme mais
produit une augmentation des prix. Les agents vont réviser leurs anticipations
à la hausse et déplacer la courbe d'offre agrégée de court terme vers le haut.
Les prix vont augmenter et le revenu se rapproche de sa valeur structurelle. La
politique budgétaire est inefficace à long terme. L'économie converge vers un
niveau des prix plus élevé et un revenu égal. A long terme, l'augmentation des
dépenses publiques évince totalement l'investissement.
2) La politique monétaire
La politique monétaire est une politique de
gestion de la demande agrégée. Une politique monétaire expansionniste déplace
la demande agrégée vers la droite. Le niveau de prix et le revenu augmentent.
La politique monétaire est efficace à court terme mais elle produit une
augmentation des prix. Les agents vont réviser leurs anticipations à la hausse
et déplacer la courbe d'offre agrégée de court terme vers le haut. Les prix
vont augmenter et le revenu se rapproche de sa valeur structurelle. La
politique monétaire est inefficace à long terme. L'économie converge vers un
niveau des prix plus élevé et un revenu égal. La politique monétaire n'a aucun
effet sur la quantité produite et la composition de la demande globale. A long
terme, une augmentation de la masse monétaire augmente proportionnellement le
niveau des prix. Il existe donc à long terme une dichotomie entre les variables
réelles et nominales.
3) Les réactions face à un choc de la
demande
Les politiques de demande, inefficace à
long terme, joue un rôle conjoncturel. Une crise de confiance des entreprises réduit
leurs investissements, un choc de demande négatif. En l'absence de réaction des
autorités, un choc de demande provoque, à court terme, une baisse des prix et
une contraction du revenu et, à long terme, une baisse des prix. Lorsque la
politique économique l'absorbe, un choc négatif de la demande n'a d'effet ni
sur le revenu, ni sur les prix, épargnant à l'économie une douloureuse période
de récession. Les politiques de gestion de la demande, ou réglage fin,
permettent d'amortir les fluctuations du revenu.
4) Les réactions face à un choc de
l'offre
Les chocs d'offre sont l'ensemble des
phénomènes qui affectent la position de la courbe d'offre, comme des
modifications dans l'organisation des négociations salariales ou des phénomènes
susceptibles d'affecter la productivité du travail. Les chocs temporaires
n'affectent que la courbe d'offre agrégée de court terme alors que les chocs
permanents affectent également la production structurelle. Dans un choc d'offre
temporaire, l'augmentation du prix du pétrole va déplacer la courbe d'offre
vers le haut et la gauche. En l'absence de réaction des autorités, un choc
d'offre négatif provoque à court terme une contraction du revenu et une
augmentation des prix. L'effet d'offre étant temporaire, la courbe d'offre de
court terme retourne à sa position initiale. Le policy-mix doit amener la
nouvelle courbe de demande agrégée à croiser la nouvelle courbe d'offre agrégée
de court terme sur la courbe d'offre agrégée de long terme. Un policy-mix bien
conçu permet d'éviter les effets sur le revenu d'un choc d'offre négatif, mais
augmente les tensions sur les prix. L'absorption des effets réels d'un choc
d'offre amplifie ses effets nominaux. Les autorités sont confrontées à un
dilemme entre l'augmentation des prix ou la diminution du revenu, lorsque leur
économie est frappée par un choc d'offre négatif.
5) Les effets de l'annonce d'une
politique économique
Les modifications de la politique
économique sont dues à une réaction des autorités à des chocs conjoncturels
imprévus et à une volonté de mettre fin à des politiques inadéquates. Une
politique monétaire restrictive mise en œuvre à l'insu des agents amène un
déplacement de la courbe de demande globale vers la gauche. L'offre agrégée de
court terme reste à son niveau initial entraînant une baisse des prix et une
contraction du revenu. Les agents révisent leurs anticipations à la baisse
déplaçant la courbe d'offre agrégée vers le bas et ramenant le revenu vers sa
valeur structurelle.
Les autorités annoncent leur intention. Les
agents vont ajuster instantanément toutes les variables nominales. La courbe
d'offre agrégée de court terme passe directement de sa position initiale à sa
nouvelle position d'équilibre de long terme. Une politique monétaire
restrictive annoncée à l'avance permet de réduire le niveau général de prix
sans pour autant provoquer de récession.
Si les agents ne croient pas l'annonce des
autorités, l'effet de la politique monétaire est identique que si elle avait
été pratiquée par surprise.
Chapitre 9 : L'économie ouverte
Le commerce extérieur ne joue pas le même
rôle maintenant qu'il y a 70 ans. Certaines économies se sont plus ouvertes que
d'autres. Un pays participera d'autant plus aux échanges internationaux que sa
taille est petite.
1.
La balance des paiements
La balance des paiements est un document
qui recense l'ensemble des opérations économiques qui rassemblent des résidents
et des non-résidents, au cours d'une période donnée. Les résidents sont les
personnes physiques qui vivent sur le territoire du pays, quelle que soit leur
nationalité, sauf les fonctionnaires étrangers, ainsi que les entreprises qui
exercent leur activité sur le territoire. Les non-résidents sont les personnes
physiques qui habitent en dehors du territoire, sauf les fonctionnaires nationaux
en poste à l'étranger, ainsi que les entreprises qui exercent leur activité en
dehors du territoire. Le tableau présente toujours les comptes en équilibre.
Toute opération qui diminue le patrimoine
des résidents est inscrite au crédit positif de la balance des paiements. Toute
opération qui augmente le patrimoine des résidents est inscrite au débit
négatif de la balance des paiements. Si une opération autonome est portée au
crédit, l'opération induite sera portée au débit, et inversement.
Pour pouvoir interpréter la balance des
paiements, il faut distinguer les soldes intermédiaires, les regroupements de
comptes qui la composent en sous-comptes cohérents. L'ordre des comptes traduit
le caractère plus ou moins définitif des opérations qui y sont enregistrées.
1. Compte des transactions courantes :
balance des opérations courantes
1. Biens : balance commerciale
2. Services
3. Revenus : balance des invisibles
4. Transferts
courants
2. Compte de capital
3. Compte financier
1.
Investissements directs
2.
Investissements de portefeuille
3.
Autres investissements : flux financiers
4.
Produits financiers dérivés
5.
Avoirs de réserve
4. Erreurs et omissions nettes dues à la
collecte des données et à la fraude
Chapitre 10 : Le marché des biens en
économie ouverte
La contrainte extérieure, appliquée au
marché des biens, traduit la crainte qu'une relance économique se traduise par
une dégradation du solde de la balance commerciale. Le déterminant des
exportations nettes est la différence entre les exportations et les
importations.
1.
Les revenus
Le volume des importations (M) est une
fonction croissante du revenu intérieur M = M(Y)
Les exportations du pays national sont une
fonction croissante du revenu de l'étranger Y* -> X = X(Y*)
2.
Le taux de change
Les biens importés et les biens produits
sur le territoire national sont bien souvent substituables. Les consommateurs
vont tenir compte des prix relatifs de ces biens pour faire leur choix. Le
volume des importations est une fonction du revenu des consommateurs nationaux
et du prix relatif des biens nationaux et étrangers. Il faut convertir en
monnaie nationale le prix des importations par le taux de change. Une
augmentation de e, le prix en monnaie nationale d'une unité de monnaie
étrangère, correspond à une dépréciation, une perte de valeur. Le prix moyen
des importations exprimé en monnaie = e.P*
Le taux de change réel : E = (e.P*)/P, mesure la compétitivité des
productions nationales par rapport aux productions étrangères. Le volume des
importations est une fonction croissante du revenu national et une fonction
décroissante du taux de change réel. M = M(Y,(e.P*)/P). Les exportations du
pays national sont les importations du reste du monde. Les exportations nettes
: NX = NX(Y,Y*,(e.P*)/P). Elles sont une fonction décroissante du revenu
intérieur et du niveau des prix national, et une fonction croissante du revenu
étranger et du niveau des prix étranger. Pour que la dépréciation se traduise
par une amélioration des exportations nettes, il faut que l'effet de la
dévaluation sur les quantités exportées et échangées l'emporte sur son effet
sur la valeur des importations ; que le volume des exportations et des
importations doit être élastique aux variations du taux de change réel ; c'est
la condition de Marshall-Lerner ou élasticités critiques. Les conditions sont
remplies à moyen et long terme. A court terme, les quantités importées et
exportées sont peu élastiques. Les exportations nettes sont une fonction
croissante du taux de change.
3.
Le revenu d'équilibre du marché des biens
Y = DG
Les fonctions de comportement sont
linéaires.
X = X0 + xY* M
= M0 + mY NX = NX0
– EmY NX0 = X0
+ xY* - EM0
m = la propension marginale à importer, x =
la propension marginale de l'étranger à importer. Y* et P* sot des paramètres constants dans une
petite économie ouverte. L'évolution de la demande nationale de biens est trop
faible pour influencer les prix mondiaux ou le revenu étranger.
Le revenu d'équilibre est une fonction
croissante de la consommation incompressible, de l'investissement, des dépenses
publiques, des exportations nettes incompressibles et du revenu étranger.
La valeur du
multiplicateur est inférieure en économie ouverte.
Les fuites qui limitent l'augmentation de
la demande globale de biens nationaux sont l'épargne et les importations.
Les exportations nettes sont une fonction
décroissante du revenu. Le revenu d'équilibre est déterminé par l'intersection
entre la courbe de demande agrégée et la première bissectrice.
Une augmentation de la demande intérieure
relance la demande globale mais dégrade la balance commerciale.
4.
L'effet
d'une dépréciation
La monnaie nationale se déprécie, les
exportations nettes augmentent, et la courbe NX se déplace vers le haut et
devient plus raide. La courbe de demande globale se déplace vers le haut et sa
pente se tasse. Le revenu a augmenté et la balance commerciale s'est améliorée.
Une dépréciation de la monnaie nationale relance la demande globale. Une augmentation
du revenu étranger Y* aurait un effet très proche d'une dépréciation, mais la
pente des courbes ne serait pas affectée.
Chapitre 11 : Le marché des capitaux et de
la monnaie dans une économie ouverte
1.
Les mouvements internationaux de capitaux
Les agents doivent déterminer la part de
leurs encaisses qu'ils souhaitent conserver sous forme liquide et celle qu'ils
désirent placer entre des titres nationaux et étrangers. Les agents fondent
leur décision de détenir des titres nationaux en comparant leurs rendements.
est la condition de parité des taux d'intérêt non couverte.
2.
La gestion de la monnaie dans une économie ouverte
La gestion de la monnaie dans une économie
ouverte gère la masse monétaire et détermine la valeur extérieure de la monnaie
nationale, son taux de change.
1) Les contreparties de la masse
monétaire en économie ouverte
La banque centrale vend et achète des
devises. Les agents nationaux ont besoin de convertir de la monnaie nationale
en devise à chaque fois qu'ils veulent réaliser une transaction à l'étranger ou
en devise. Les banques centrales interviennent sur le marché des changes pour
tenter d'influencer le cours de leur monnaie nationale. Pour que la monnaie
nationale s'apprécie, la banque centrale en achète sur le marché des changes et
vend des devises puisées dans ses stocks de devises, ou réserves de change. Les
contreparties de la base monétaire (M0) sont les créances internes
(D) sur le secteur privé et les réserves des devises (R). M0 = D + R
2) Les régimes de change
Le régime de change est le système par
lequel la valeur de la monnaie nationale par rapport aux autres devises est
déterminée.
- Les régimes de changes fixes
Les autorités choisissent le taux de change
de la monnaie nationale et s'engagent à prendre les mesures nécessaires pour le
défendre. Pour la gestion de la masse monétaire, la masse monétaire devient une
fonction de la demande de monnaie nationale, que la banque centrale s'engage à
satisfaire de façon automatique. La masse monétaire est endogène. La parité est
donnée. Les autorités nationales sont contraintes d'ajuster le taux d'intérêt
en fonction du taux d'intérêt étranger.
- Les régimes de changes flexibles
Les autorités laissent le cours de la
monnaie fluctuer librement en fonction de l'évolution du marché des changes. Pour
la gestion de la masse monétaire, le taux de change est endogène. Les taux
d'intérêt national et étranger sont choisis par les banques centrales du pays
national et de son partenaire. Le taux de change doit s'adapter pour rétablir
l'égalité entre les rendements anticipés.
Chapitre 12 : Le modèle de Mundell-Fleming
Marcus J. Fleming (1962) et Robert A.
Mundell (1963) incluent les mouvements de capitaux dans la description des
effets des politiques macroéconomiques. Le régime de change affecte le résultat
des politiques économiques à partir du moment où on prend en compte les
mouvements internationaux de capitaux.
1.
La courbe IS
IS : Y = C(Y) + I(i) + G + NX(Y, Y*,
(e.P*)/P)
La courbe IS est d'autant moins raide
qu'une diminution donnée du taux d'intérêt provoque un accroissement important
du revenu d'équilibre. La courbe IS est qu'autant plus plate que la propension
marginale à consommer est élevée et la propension marginale à importer est
faible. Un nouveau déterminant de la position de la courbe IS est le taux de
change. Toute dépréciation de la monnaie nationale déplacera la courbe IS vers
la droite.
2.
La courbe LM
LM : (D + R)/P = L(i)Y
La pente de la courbe LM va dépendre de la
sensibilité de la demande de monnaie à des fins de transaction au revenu et au
taux d'intérêt. Une augmentation de l'offre d'encaisses réelles provoque une
diminution du taux d'intérêt et déplace LM vers le bas. L'offre d'encaisses
réelles peut varier par variation soit des créances au secteur privé (D), soit
des réserves de devises (R).
3.
La droite d'intégration financière
(IF)
On suppose que l'économie nationale est une
petite économie sur le marché des biens et sur les marchés financiers, pour ne
pas influencer le taux d'intérêt mondial, et il existe une parfaite mobilité
internationale des capitaux. On suppose que la dépréciation anticipée est
constante et nulle => i = i* : droite d'intégration financière.
4.
L'équilibre
global
L'équilibre global de l'économie est atteint quand les marchés des biens, de la monnaie, des changes et, par la loi de Walras, des titres, sont en équilibres simultanément, quand les courbes IS, LM et la droite d'intégration financière forment une intersection. Pour que les 3 droites se coupent en un point, la courbe LM va s'ajuster en changes fixes, et la courbe IS va s'ajuster en changes flexibles.
5.
La politique budgétaire
Elle modifie le volume des dépenses
publiques entraînant un déplacement de la courbe IS vers la droite. Le taux
d'intérêt domestique passe au-dessus du taux d'intérêt mondial, amenant un
afflux de capitaux étrangers attirés par le rendement des titres nationaux.
1) En changes fixes
Une demande excédentaire de monnaie
nationale apparaît, comblée par la banque centrale, déplaçant la courbe LM vers
le bas. Le taux d'intérêt baisse jusqu'à son niveau initial. En fin de compte,
le revenu a augmenté, correspondant à l'augmentation des dépenses publiques
multipliée par le multiplicateur. La politique budgétaire est efficace en
changes fixes et est accompagnée d'une augmentation des réserves.
2) En changes flexibles
Une appréciation du taux de change de la
monnaie nationale amène une diminution de la compétitivité des produits
nationaux et une réduction des exportations nettes, déplaçant la courbe IS vers
la gauche jusqu'à sa position initiale. En fin de compte, le revenu est
retourné à sa valeur initiale. La politique budgétaire est inefficace en
changes flexibles et est accompagnée d'une appréciation de la monnaie
nationale.
6.
La politique monétaire
Elle manipule la masse monétaire par le
biais du volume des crédits internes, dans le but de modifier le taux
d'intérêt. En politique expansionniste, le volume des crédits internes
augmente, ainsi que l'offre d'encaisses réelles, déplaçant la courbe LM vers le
bas. Le taux d'intérêt diminue. Les capitaux fuient.
1) En changes fixes
La fuite diminue le stock de réserves de la
banque centrale et réduit l'offre de monnaie nationale. La courbe LM se déplace
vers le haut, et le taux d'intérêt augmente jusqu'à son niveau initial. La
politique monétaire est inefficace en changes fixes et est accompagnée d'une
diminution des réserves.
2) En changes flexibles
La fuite déprécie la monnaie nationale et
entraîne une demande excédentaire de devises. La compétitivité des produits
nationaux augmente, les exportations progressent, déplaçant la courbe IS vers
la droite. Le taux d'intérêt national augmente jusqu'à sa valeur initiale. La
politique monétaire est efficace en changes flexibles et est accompagnée d'une
dépréciation de la monnaie nationale.
7.
La dévaluation
Elle est un instrument de politiques
économique utilisable qu'en changes fixes. Elle consiste à réduire de façon délibérée
la valeur de la monnaie nationale. On annonce que la monnaie nationale est
échangée à un cours moins avantageux qu'auparavant, provoquant une augmentation
de la compétitivité des produits nationaux, une dépréciation réelle de la
monnaie nationale. L'augmentation des exportations nettes déplace la courbe IS
vers la droite. Un afflux de capitaux et une demande de monnaie nationale
augmentent les réserves de changes et la masse monétaire. La courbe LM se
déplace vers le bas et le taux d'intérêt national diminue jusqu'à sa valeur
initiale. La dévaluation provoque une augmentation de la masse monétaire. Elle
est efficace.
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